Altis – Mardi 26 juin 2035 – 12:30 - Base de la section Alpha
Journal d’Anatoli, médecin au sein de la section Alpha.
C’est drôle quand on y pense, mais aujourd’hui, ça va être des vacances pour la section Alpha… Après les intenses combats des derniers jours, ça va faire du bien à tout le monde.
Bon : des vacances, presque…
En fait, le lieutenant Cépu (qui remplace le capitaine Shrek qui se remet tranquillement de ses blessures de la veille) est rentré dans la popote ce matin pour nous annoncer le programme de la journée.
Une patrouille prévue à 1330, suivie d’un entrainement au CQB dans une base située sur nos arrières.
Bref : une journée tranquille après la grasse mat’…
Je sors du réf, et me dirige vers l’infirmerie. Là, je vérifie minutieusement mon paquetage médical : morphine, épinéphrine, poche de plasma, pansements, etc.
En sortant, je tombe sur les copains de la section Alpha qui se dirigent vers l’armurerie. Chacun récupère armes et munitions. Je fais de même. Tout a été préparé par les gars de l’intendance. On n’a plus qu’à prendre nos ceinturons déjà remplis de chargeurs… C’est pratique.
Des camions nous attendent à la sortie de la base. On se répartit à l’intérieur, et nous voilà en ballade vers le sud-ouest, à quelques kilomètres de notre base.
Pied à terre, et c’est parti pour une patrouille matinale… On se met en colonne… Ah ! La douce fraîcheur d’une journée méditerranéenne sur Altis… C’est dans ses moments-là qu’on ne regrette pas d’avoir signé ! J’en profite pour me rouler une clope vu que je ferme la marche.
Au bout d’un temps qui me parait trop court, le lieutenant Cepu reçoit un message du QG. Tout le monde stoppe.
« Bon, les gars… On remonte dans les camions et on file vers Stavros. Un hélico va venir nous récupérer pour nous déposer à notre lieu d’entrainement au CQB, bien plus au nord-ouest ».
Je regarde Flash… Je lui dis que si c’est le même pilote qui a failli me faire dégueuler tripes et boyaux il y a 2 jours, je lui pète les doigts ! Ouais, ok : déontologiquement, c’est pas top. Mais rien que d’y penser, ça fait un bien fou ! …
Après un voyage sans histoire, nous arrivons en vue du point à partir duquel l’hélico va nous récupérer. Un poste militaire au sommet d’une colline. Les camions s’arrêtent, et on descend. Par réflexe, la colonne se forme immédiatement, et nous voilà en train de gravir la (douce) pente vers le fort.
Arrivé en haut, on fait une pause en attendant notre engin volant…
Attente brève, car il arrive quelques minutes plus tard dans un vacarme assourdissant. Je mets mes bouchons d’oreille.
Non… J’aime vraiment pas les hélicos…
Tout le monde grimpe à bord et la machine décolle dans la foulée. C’est ultra bruyant, à bord…
Tout ce qui me reste à faire, c’est de regarder le paysage qui défile… C’est vrai qu’Altis est un joli coin. S’il n’y avait pas cette fichue guerre, je m’achèterais bien une baraque par ici !
Tiens, ça me fait penser que je vous ai pas encore raconté cette fameuse « bataille des 100 yachts » qui a failli avoir raison de notre section…
Ben tout a commencé après qu’un mystérieux informateur ait donné une info à nos brillants renseignements. A partir de là, … Ouais, bon ok : je vous raconterai ça plus tard (écrire dans un hélico, c’est pas évident !).
Dans nos une heure, notre objectif apparaît soudain. Un stade aménagé pour nous permettre de nous entraîner au CQB. Bien, bien…
L’hélico se pose, et tout le monde débarque.
On fait un check rapide de notre matos… Et c’est là que je m’aperçois que l’intendance m’a refilé un modèle de chargeurs incompatible avec mon Famas F1 ! C’est pas vrai ! On peut vraiment pas faire confiance aux mecs de l’intendance !
C’est pas trop grave : Flash me dit qu’à l’entrée de la zone d’entrainement, un gars a déposé une caisse de munitions. Ouf ! J’y dépose mes chargeurs, et reprends les bonnes cartouches. Après 5 minutes, j’ai reconstitué mon stock !
Le lieutenant Cepu nous briefe à l’entrée du parcours d’entrainement. On va rentrer deux par deux, avec comme objectif de se couvrir mutuellement en progressant dans un mini labyrinthe.
C’est vrai qu’un entrainement comme ça, ça ne peut nous faire que du bien. On en a besoin.
Les groupes étant constitués, le premier binôme rentre dans l’enceinte.
Des fumigènes rouges gênent considérablement la visibilité… Les premiers coups de feu retentissent, et des cibles sont pulvérisées. Le deuxième binôme rentre à son tour. Puis je rentre avec mon équipier… On n’y voit que dalle là-dedans !
Les choses se sont gâtées quand après un coup de feu, j’ai entendu un cri… Aussitôt suivi par un autre appelant le toubib. Ordre est donné de cesser l’exercice.
J’arrive au contact du blessé… Bon : c’est pas trop grave. Catsy s’est mangé un pruneau qui lui a effleuré l’épaule. Je regarde, lui désinfecte la blessure, et y applique un pansement antiseptique. Ça va piquer un peu, mais je l’estime en état de reprendre l’exercice.
Le lieutenant ordonne la reprise de ce dernier qui s’achève peu de temps après. Le bilan est satisfaisant, mais il faudra en refaire d’autres…
Pendant le débriefing, je reconstitue mes chargeurs. Le gars qui distribuait les munitions revient alors vers le lieutenant, et lui passe un walkie-talkie.
J’entends pas ce qui se dit, mais ça a l’air de préoccuper Cepu. Ce dernier repasse l’appareil au gars de l’intendance.
« On a peut-être un soucis sur nos arrières… Une patrouille qui opérait dans le secteur de Oréokastro ne donne plus aucun signe de vie. On nous demande d’aller voir de plus près ce qu’il se passe, et de reprendre le contact avec eux. On va prendre les trois véhicules qu’on a vu en arrivant ici, et on part immédiatement… On a un peu de route à faire, en secteur montagneux ».
Ha ! Je me disais bien : il fallait vraiment que quelque chose vienne gâcher ce qui avait si bien commencé.
Toute la section se dirige rapidement vers les véhicules.
La colonne se met en route. On traverse des paysages vraiment très beaux… Je le fais remarquer à mon voisin.
Ce ne sont pas de hautes montagnes, mais plutôt de hautes collines traversées par une mauvaise (mais pittoresque) route qui zigzague…
D’ailleurs, au bout d’une heure à faire des virages dans tous les sens, j’en arrive à me demander si je préférais pas l’hélico ! C’est dire… Et puis on traverse peu de villages, et je ne vois pas l’ombre d’un troquet ! Tu parles d’un trou, cet endroit…
Tout à coup, le convoi stoppe. Une fumée est visible au loin sur nos onze heures.
Une observation aux jumelles montre un véhicule militaire détruit, et deux corps allongés de part et d’autre. Mmm… ça sent l’embuscade, cette affaire… Il s’agit bien d’une partie de la patrouille disparue…
On range les véhicules à droite de la route et tout le monde descend, puis se déploie contre la rambarde à droite de la route.
Au loin, on aperçoit le village d’Oréokastro reconnaissable à la ruine du château qui le surplombe.
Ce sont des coups de feu qui me sortent de ma rêverie… Et qui me ramène à la réalité ! On est tombé dans une embuscade !
Déjà, un camarade tombe au sol, visiblement touché à la jambe. Je rampe vers lui et lui administre les premiers soins. La réaction de la section est foudroyante : des contacts ont été repérés, et déjà, les premiers d’entre eux s’écroulent, victimes de la précision de nos tireurs…
Mais il en reste qui demeurent invisibles, et continuent à faire des ravages dans nos rangs ! Je dénombre trois camarades au sol, heureusement touchés de manière superficielle, et je reçois moi-même une balle dans le bras ! La surprise me laisse sans voix, mais la douleur me la fait retrouver !
Dans l’intensité du combat, je me rends compte que le lieutenant est au sol… Heureusement, Flash reprend les choses en main. Un tir de couverture est assuré, et des copains partent récupérer deux véhicules pour les placer en couverture de notre position.
Du coup, ça me permet de faire les premiers soins rapidement, et de hisser les gars dans les véhicules blindés, en toute sécurité.
Après un combat éprouvant pour les nerfs, la situation est claire pour nous. Le dernier tireur ennemi a été mis hors de combat.
On fait le point, et ordre nous est donné de remonter dans les véhicules… A bord, je me rends compte que j’ai mis une pellicule monochrome dans mon appareil. Zut ! Eh ben, on fera avec…
On reprend notre progression vers le village, avec un groupe d’infanterie qui précède les véhicules ; ces derniers assurent la couverture avec leur puissante 12,7 en tourelle.
Deux ennemis sont signalés, et sont immédiatement pris sous un feu d’enfer qui a raison d’eux…
On rentre dans le village par le bas… Des cadavres sont visibles sur la route. Le reste de la section disparue.
Tout le monde se déploie, et les véhicules assurent la couverture. La progression se fait maison par maison. De temps en temps, des coups de feu claquent… A chaque fois, ce sont des ennemis qui s’écroulent.
Mais que font-ils sur nos arrières… S’agit-il de commandos infiltrés ? Ou de poches de résistance qu’on a oubliées dans notre avance ? Je pense qu’il faudra en référer au QG… ça sent mauvais, cette histoire.
Au bout d’une demi-heure, la partie basse du village est « nettoyée »…
Commence alors notre progression vers le château. S’il y a des types embusqués là-bas, ça va pas être du gâteau de les déloger. Ces ruines situées en hauteur présentent un avantage tactique certain… Et on n’a pas d’arment lourd.
On se déploie, et la phase d’infiltration commence.
Des échanges de coups de feu ont lieu… Mais à chaque fois, on en sort gagnant, si je puis dire…
Arrivé dans l’enceinte du château, on découvre une caisse d’explosifs… On la fait immédiatement sauter…
Le lieutenant reçoit alors un nouveau message du QG : il faut qu’on se dirige à l’ouest de notre position, vers une tour relais de communications. Des « éléments suspects » (j’adore la précision des infos !) ont été aperçus dans le secteur.
On remonte dans les véhicules, et on fonce vers ce nouvel objectif… Une fois de plus…
P… de journée !
Ce dernier est en vue peu de temps après. Les véhicules s’arrêtent, et un groupe descend, se déploie et entame sa prudente progression vers le relai situé un peu en contrebas.
Les véhicules couvrent leur avance, parés à faire feu… Quand tout à coup, le relai explose en une gigantesque boule de feu ! Tout le monde est projeté à terre ! Et quelle poussière ! On n’y voit plus rien ! Ma tête heurte le tableau de bord. Merci à mon casque !
Il faut attendre plusieurs minutes pour voir que l’antenne est complètement bousillée ! Quelle misère : ça va pas arranger nos affaires, ça…
Un message radio signale que deux groupes ennemis ont été repérés dans les alentours immédiats de l’antenne. On se met immédiatement en route pour les traiter.
Là, c’est raide… Le terrain est clairement à leur avantage… Mais on a les véhicules avec la détection thermique couplée aux 12,7…
Après un jeu de cache-cache avec les éléments ennemis, et après avoir grillé la quasi-totalité de nos munitions, plus aucun contact n’est visible. Tu parles ! On les a vaporisés !
Le lieutenant organise une patrouille à la recherche d’éventuels éléments ennemis, mais elle revient bredouille. Entre temps, les corps des soldats ennemis ont été fouillés, et des documents seront ramenés au QG…
Bon : il est temps pour nous de reprendre la route vers notre base où un repos bien mérité nous attend sûrement !